Au fur et à mesure que le temps passe, les habitudes s'estompent. Les mots que l'on avait l'habitude de se dire, les souffles que l'on avait l'habitude d'entendre et d'interprêter, les baisers, et les attentions; tout cela il faut les mettre de côté. Il faut éviter certaines pensées, ou la vérité nous éclabousse de lucidité. Je me cache dans les ténèbres de ma peine et dans la pénombre de ma haine. Mais au fond, j'ai bien l'impression que ce n'est qu'un moyen de plus pour ne pas regarder c'te foutue vérité.
Je suis seul, désormais. Passer à autre chose est bien plus difficile que ce que les gens disent. On ne se remet pas, en une ou deux semaines, d'un abandon. On ne se remet pas de la perte d'une amie, d'une amante, d'une confidente simplement en se forçant. Ou alors, on utilise les autres pour s'en sortir. Il n'y a pas d'autres moyens. Comme j'essaye de contruire un projet, un monde, pour mes proches et moi-même, certains préfèrent noyer leur chagrin dans l'alcool, ou dans un autre vagin (excusez-moi, c'est pour la rime). Qu'importe, au final, suis-je là pour les juger ? Non, bien au contraire.
Je n'ai pas de mérite. J'essaye de me rapprocher d'elle via la musique, parce que je crois encore la connaitre mieux que sa propre mère. Je pouvais prédir ses réactions, ses envies, ses désirs. J'étais plutôt bon, à ce jeu. Mais la vie, c'est réel. La vie n'est pas un jeu. Ca c'est aussi vrai qu'un homme ne devient pas Superman avec de l'alcool dans les veines. Aussi vrai qu'on ne peut pas connaitre une personne totalement. Il y a une partie de notre vérité que nous cachons aux autres. On ne peut pas tout montrer. Ca, c'est la vérité.
La vérité est que je n'ai montré qu'une partie de moi, pendant un temps. La vérité est que s'offrir tout entier n'est jamais bon. La vérité est que je savais que ça ne durerait pas et que lorsque ça finirait, je me sentirai aussi minable qu'un gamin qui se rend compte que ses parents ne sont pas des machines, mais des humains, qui peuvent souffrir. Je connaissais le risque. Et pourtant, je chérissais le voeu stupide de passer ma vie près d'elle. Peut-être pas avec, mais dans les parages. Que voulez-vous ? Je reste un stupide vieil Ange. Un Ange dont les ailes ont été arraché.
La vérité ... J'ai peur d'avoir aucune raison d'me plaindre; pourtant j'me sens triste tout le temps, j'me sens vide (Orelsan). Ouais, on peut dire ça, comme ça. La vérité, c'est que j'ai peur de ce qui va se passer. J'ai peur de l'oublier, parce que oui, je guéris et oui, la peine finit par s'apaiser. J'ai peur que mon frère parte de chez moi. J'ai peur que mes parents me détestent parce que je ne suis pas aussi bien qu'ils le voudraient et je le sais. J'ai peur de me retrouver à nouveau seul, face à ma lame et ma mine. J'ai peur de ne pas laisser de traces. J'ai peur qu'elle aussi, finisse par m'oublier. J'ai peur de ne pas revoir mon batteur. J'ai peur qu'Alex me tourne le dos. J'ai peur que sur 5, je n'en garde aucun. Pac, t'es parti le premier. Qui sera le prochain ? Doom ? Esgoth ? Kira ? Jin ? J'ai peur de ne jamais trouver ma place.
Parce que ce sont mes vérités et celles de personne d'autres. Parce que j'avais besoin de les écrire. Parce qu'après tout, je fais ce que je veux, je suis sur mon blog \o/. Parce que je m'amuse bien, ici. Cependant, le temps me manque, comme toujours. Alors on va finir, encore une fois, en musique. Parce que je pense qu'il le faut. Fan de Kery James, à travers la France et au-delà, je vous salue bien bas. Quant à mon batteur, j'suis content de l'avoir revu.
(Kery James - En feu de détresse (Live) - Ma vérité )