... Moi, je ne suis pas sincère. Jamais à 100%. Parce que ça fait peur. Je porte encore les cicatrices de la dernière fois où je l'ai été à ce niveau là, et elles ne sont pas jolies à voir. Je pouvais vous faire de grands discours sur la nécessité d'être sincère et honnête, persuadé en quelque sorte que la droiture mène au bonheur. Mais quel bonheur ? Je préfère aujourd'hui ne pas risquer de foutre en l'air tout ce que j'ai construis depuis un an. Ca, il en est hors de question. Même si parfois ...
Même si parfois, comme ce soir, j'ai l'impression d'être en train de me saboter moi-même. L'autodestruction, j'avais arrêté pendant quelques temps. Mais c'est plus fort que moi, j'ai besoin de tester mes limites. J'ai besoin de voir jusqu'où je peux tenir sans que mes larmes ne coulent. Je veux savoir et les repousser, toujours plus loin. C'est malsain, n'est-ce pas ? Je pense que si. Je pense que oui, c'est terriblement autodestructeur, offensant et vexant de ne parler à certaines personnes que dans le but de se prendre des baffes en pleine figure.
C'est un jeu à double tranchant. C'est comme jouer avec le feu, on finit toujours par se brûler. Là, moi, je ne me brûle pas. Je me retrouve avec des énormes trous dans la poitrine. Comme un gruyère, si vous préférez. Et le pire, c'est que j'aime ça et j'en redemande. « J'aime trop la douleur que ça laisse dans le ventre » (Benoît Doremus - J'écris faux, je chante de la main gauche)
Alors pourquoi je viens ici ? Pourquoi je ne garde pas ça pour moi ? Pourquoi ne puis-je donc pas laisser mon monde en dehors de ça ?
Parce que j’en ai besoin. J’ai besoin de dire ce que je pense. J’ai besoin de partager ça avec des gens, de préférence, ceux qui me connaissent, quitte à les vexer/blesser. Je ne suis pas normal. Je ne suis pas comme ces gens qui peuvent garder pour eux toutes les choses qui les font souffrir. Je ne suis pas comme eux, je ne suis pas comme vous. Et même si je dois bien avouer que ça m’attriste réellement, j’en éprouve une certaine … fierté. J’avais besoin de quelqu’un qui me lise et qui puisse me dire « Je te comprends, Sun ».
Après tout, personne n’a jamais vraiment tenté de me comprendre. Elle a essayé, je le sais et bien que ce soit totalement injuste de dire ça : « c’était à l’époque où me parler avait un quelconque intérêt ». Je ne suis pas sûr que je doive écrire une chose pareille. Mais l’injustice, je connais. Autant le faire profiter aux autres.
…
C’est … Plus fort que moi. Ca vient comme ça, ça monte d’un coup et je ne peux pas me contrôler. L’envie de faire mal. Ce n’est pas pour me faire du mal en me culpabilisant, ensuite. Non, c’est différent. Plus rien n’existe, plus rien. Il n’y a que ma cible et ma réplique. Rien d’autre. Je ne me soucie pas de son sort, ni des répercussions. Je charge, je vise, je frappe. Et dans la plupart des cas, le retour de bâton me fout 6 pieds sous terre.
D’ailleurs, à l’heure qu’il est, j’ai bien envie d’y aller six pieds sous terre. Je vais aller me coucher la tête pleine de questions, encore. Parmi tous mes doutes, il y a encore quelques vérités vraies : Jane m’aime. Je ne sais pas comment elle fait. Je suis loin d’être un cadeau pour elle, comme pour moi. Je suis loin d’être beau. Je n’ai aucun style particulier. Je ne suis pas une encyclopédie, ni même un geek. Je ne suis que moi, avec tout un tas de défauts et un taux de confiance en soi frôlant le zéro.
Alors en parlant de la sorte, en me livrant de cette manière, n’est-ce pas une façon d’être sincère ? N’est-ce pas mon moyen d’exprimer ce que je ressens, chose que je ne pourrais définitivement pas faire à l’oral ? Je n’ai véritablement confiance en personne, alors me mettre à nu ne comporte pas vraiment de risque. Jane fait parti des rares personnes auxquelles je fais un minimum confiance quant à sa sincérité. Elles sont peu. Et c’est peut-être mieux.
Et on finit sans musique. Pas d'humeur à ça. Vous n'avez qu'à écouter The Ghost Of You de My Chemical Romance.