When love falls.

Je n'ai pas envie d'écrire. Pour une fois, je viens presqu'à contre coeur devant vous. Ca s'était calmé, je vous le jure. Cette foutue sensation de planage total, elle avait presque disparue. Presque. Me voilà à ne vouloir rien d'autre qu'assouvir mes propres pulsions. A mesure que le temps passe, je m'éloigne de l'image reluisante que je veux donner de moi et n'être ... que moi.

Je suis peut-être encore sous le choc d'avoir joué The Kill avec Amy. Je n'en sais rien. Je devrais m'en foutre, mais non. Pas ce soir. Ce soir, ce n'est pas juste une putain de chanson. Ce sont tous les souvenirs qui ressortent. Fais chier, c'est quoi mon problème ?!

Hier soir, l'Autre Cas (le copain de la loutre) avait organisé une espèce de dîner surprise pour elle. J'ai pu voir Zach et Debra. Elle m'a fait rire Debra. Sa capacité à s'énerver très rapidement m'a surpris ... Et je dois dire que ce n'était pas désagréable. L'espace d'une soirée, je me suis souvenu cette époque mouvementée que fut le lycée. J'y ai rencontré beaucoup de gens différents et aujourd'hui, quand je nous vois, je me dis qu'on a évolué sur notre propre voie. Tant mieux, non ?

Ce soir je me sens fatigué. Demain, je vais pouvoir revoir Lucy et j'avoue que c'est le seul truc qui me donne le sourire ce soir. Foutus souvenirs. Pourtant, j'avais suivi le conseil de Palow. Elle m'avait dit de ne rien laisser qui puisse me faire replonger. Sauf que la musique, ce n'est visible et qui plus est je ne replonge pas dans cet ancien amour (Jane se demande surement si j'en suis sorti et à cette pensée, je ris jaune, limite poussin), je retrouve juste cette capacité à me torturer l'esprit comme j'aimais le faire.

Mais le temps file. Je n'en ai plus assez pour pouvoir m'appitoyer sur mon si triste sort. Ah ah. Plus sérieusement, pour le boulot, je suis dans une merde sans nom. Et on me demande d'être fort pour deux, de sourire pour deux, d'être heureux pour deux. Je ne peux pas faire ça. Moi, je ne peux pas. Je suis désolé.

Je sais que je pourrais pas aider la loutre, pour son poids. Je sais que je ne pourrais pas aider Pac pour sa vie en général. Je sais aussi que je ne pourrais aider personne tant que je serai dans cet état.

" Wishes are for children ... I'm not one of them anymore ... "

J'ai beaucoup lu les blogs des autres écorchés. Après tout, ils m'ont accepté dans leur communauté ... Ils doivent être comme moi, un peu cabossés. Souvent plus, parfois moins ... Ca dépend. Ca m'a permis de voir que je ne suis pas un cas isolé. D'autres sont comme moi. Ils souffrent comme moi, bien que ce ne soit pas pour les mêmes raisons.

J'ai l'impression de laisser un tomber un combat que je pensais pouvoir gagner. Mais mes démons sont plus forts qu'avant et ils me bousculent et me chassent de mon trône. Au point que j'en viens à me demander si le temps sert à quelque chose.

Je me saigne les doigts à la guitare et j'ai des coupures plein la main gauche. Mais la douleur physique m'importe peu. Je ne pleure pas pour ça. Je pleure par nervosité. Je pleure parce qu'il fallut que je l'entende respirer pour me remémorer toutes ces nuits passées à la bercer et à l'écouter dormir. Sauf que cette fois, j'ai écourté. Je ne peux plus faire ça. C'est beaucoup trop connoté et émotionnellement, j'ai été dans un sale état, ensuite. J'ai beau apprécier nos conversations, je ne veux pas tenter le diable que j'entends déjà pas très loin.

Jane m'aime sincèrement, profondément et simplement, je n'ai aucune envie de tout gâcher avec ces foutus souvenirs. En plus, ils n'ont plus d'intérêt : j'aime Jane. Et je crois en cet amour. Et j'ai beau voir que nous sommes très différents elle et moi, au moins, lorsque je suis avec elle je peux me reposer. Je n'ai pas à porter une armure de secours. Non, pas avec elle. Et je me retrouve comme un con, devant le miroir de ma salle de bain à me demander comment faire pour la rendre heureuse et faire en sorte qu'elle soit fière d'être avec moi. Et elle me regarde, amoureuse et je me demande comment elle fait pour m'aimer aussi librement et éperdument. Moi ... Je ne suis qu'un froussard.

Note : Cet article est un peu particulier puisqu'il a été écrit en deux fois : hier soir et cette nuit.

Amis de la nuit, bonne nuit.